Aujourd'hui, mercredi, je manque de m'endormir à chaque seconde.
Explication rationnelle à ces symptômes, d’ordinaire, post digestif :
Hier a cette heure si, je me trouvais à Colombo, au Sri Lanka. Je m'apprêtais à prendre l'ultime aperal du week-end à rallonge avec mes alcoolites Sri Lankais, Hatim, Lili et Nico, dans un vieux rade (hotel 5 etoiles), tourné vers la mer.
Apres l’aperal, restau, et par conséquent, plusieurs coups dans le cornet, la team a pris la direction du lieu branché de la capitale. Un jeune groupe y reprenait les vieux tubes des années glorieuses : Bon Jovie, Red Hot, Pink Floyd, Clapton, Queen… un mix assez ‘strange’ d’ailleurs. Strange aussi, d’assister à la sortie du mardi soir des jeunes sri lankais et sri lankaises de Colombo…
En France, pays d’ivrogne, c’est commun. En Asie, ça l’est déjà moins. Par exemple en Inde, il est quasi impossible de trouver une personne de sexe féminin dans un bar… encore moins boire de l’alcool, et fumer, n’en parlons même pas.
Ceci étant, c’était donc assez ‘strange’ de voir la jeunesse srilankaise prendre du bon temps et de surcroît un mardi soir !
Bref.
A une heure avancée du matin, l’ambiance était étonnante, l’effectif de la soirée était à son apogée, mon foie commençait à rendre l’ame mais, il fallait plier bagage direction l’aéroport pour mon retour nocturne vers l’Inde.
A partir de ce moment, l’état est critique…. La gorge se dessèche dans les locaux climatises de l’aéroport, le temps est long, la tête fait mal….
Décollage à 3h30 du mat…
La haut, les lentilles sont lourdes, les yeux rougis, on se dit qu’on a encore oublie de prendre un pull et des chaussettes pour combattre la clim. Le dos en vrac, on hait ces accoudoirs entre passagers qui excluent de se lever, alors qu’on a la chance d’avoir des voisins nommés personne…
Boire de l’eau, boire de l’eau est indispensable. Apres deux bonnes minutes, on s’endort pour se réveiller en sursaut lors de l’atterrissage à Chennai.
On lutte un dernier coup pour remplir à 4 heures 50 le formulaire permettant de rentrer sur le territoire Indien… file indienne a la douane, sac à la case tapis-roulant et puis ….
Il est presque 5 heures et demi du mat, il faut maintenant affronter les hordes de taxis pour arriver à pied jusqu’au présumé bus stop pour Pondicherry, hors de l’aéroport, sur le bord de la nationale, en face d’un vieux terrain vague et d’une maison en ruine, le tout dans le noir complet.
Il faut ensuite, écarquiller les yeux, ne pas penser aux lentilles qui brûlent, et rester très attentif aux bus qui déboulent sur la nationale, juste après le virage. Ils ne s’arrêtent pas tous. Tout le mérite est d’héler le bon sachant que les directions sont écrites en Tamoule, et de s’y faire remarquer. Pondicherry se termine par le son ‘i’. En tamoul, si une consonne est precedee de la «voyelle » ‘i’, alors on ajoute une espece de grande virgule sur la consonne.
Une demi-heure plus tard, il est 6 heures, on est enfin à bord d’un de ces dangers publics qui klaxonne toutes les deux secondes. Coincé entre la fenêtre sans verre à droite, le vent plus que frais de l’aube en pleine face, une grosse mama en sari à gauche et la grille du chauffeur devant soi.
L’état d’urgence commence a se faire sentir, il faut dormir, la tete fait mal, les yeux brûlent.
Et d’un coup, c’est gagné. Malgré l’inconfortable position, le klaxon a te péter les tympans et le vent glacé, le sommeil plus fort que tout te plonge dans quelque chose de pas vraiment descriptible…